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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/280

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l’existence qui lui est due, et de la faire renoncer aux biens qu’elle réclame aujourd’hui, dont le mien et celui de son père la dédommageraient amplement ; je vous laisse ce soin, Déterville, en raison du parti qu’Aline prendra, et vous ferez, d’après ce parti, les changemens nécessaires à l’acte que je vous ai remis, je vous y autorise pleinement :… puis se soulevant avec peine,… l’instant approche, mes amis, a-t-elle continué,… dans peu je vais paraître aux pieds de l’Éternel ;… dans peu je l’invoquerai pour mon Aline… Lève-toi, ma fille,… lève-toi ;… n’est-ce pas beaucoup que j’aie la douceur d’expirer dans ton sein… Cette joie ne pouvait-elle pas m’être ravie ? Laisse-moi te bénir et t’embrasser… Déterville, je vous la recommande. Adieu. »

Alors elle a jeté ses bras autour de son Aline ; elle l’a fortement serrée sur son sein :… une légère convulsion l’a saisie,… et l’ame la plus pure qui fût émanée des mains de l’Être suprême, a revolé vers son auteur.