Aller au contenu

Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/324

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LETTRE LXVIII.


Julie à Déterville.


Au château de Blamont,
ce premier mai.




J’exécute vos ordres et ceux de ma maîtresse, monsieur, puissent être lus de vous de tristes caractères, que mes larmes effacent à mesure que ma main les écrit. Vous exigez des détails, quelque douloureux qu’ils soient, j’obéis.

M. le président s’endormit dès que la voiture fut en mouvement, et ne s’éveilla qu’au premier relai : il fit quelques questions à sa fille, qui ne lui répondit que par monosyllabes : alors il lui demanda d’un ton sévère, si elle s’avisait d’avoir de l’humeur ? — Je n’ai que du chagrin, monsieur, répondit-elle, j’imagine que mes malheurs m’en donnent le droit. — Sur cela, monsieur le président répondit que