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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/326

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ter. Et il assura mademoiselle qu’elle serait toujours malheureuse, tant qu’elle n’adopterait pas cette prudente philosophie… Aline ne répondit rien, et monsieur se retournant vers moi, me fit tout haut, sur mademoiselle, des questions de la plus grande indécence. Quand il vit que je baissais les yeux sans répondre, il m’apostropha avec humeur ; il me dit que je n’aurais pas beau jeu avec lui, si je voulais faire aussi la prude ; que le ton de sa maison était autrement libre que celui du logis que je quittais, et qu’il fallait, ou s’y mettre, ou s’attendre à n’y pas demeurer long-temps. Ensuite, en me renouvellant les questions indiscrètes qu’il venait de me faire sur sa fille, il me dit que dès qu’il allait la marier, il fallait bien qu’il connût ces choses-là, et que ne voulant pas tromper son gendre, il était essentiel qu’il sût si la marchandise était sans défaut ; mais que puisque je refusais de le lui apprendre… il fouillerait les ballots lui-même, pour en apprendre la valeur ; et sur