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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/337

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Mademoiselle lui dit qu’elle ne pouvait revenir de la surprise où elle était de se voir faire une telle proposition avant même que sa mère ne fût enterrée ; monsieur se voyant maître de sa victime, répondit avec des termes durs qu’il se moquait de ces considérations, qu’il voulait être obéi, qu’il venait lui demander sa parole de l’être, ou qu’il allait la faire jetter dans un cachot, dont elle ne sortirait de sa vie. Mademoiselle ne s’allarma point, son courage fût extrême ; elle dit qu’elle comptait trop sur les bontés de son père pour craindre d’être ainsi traitée ; mais que, puisqu’on exigeait un aussi cruel sacrifice, elle demandait instamment de pouvoir entretenir Dolbourg tête à tête. Cette faveur ne lui fut pas refusée. Le président sortit et monsieur Dolbourg entra peu après… Il n’y eut rien qu’Aline ne fit, rien qu’elle ne mit en usage pour le dégoûter de cet hymen, l’amour et le désespoir prêtaient une énergie à ses discours, à laquelle il semblait impossible de résister… Dolbourg fût inébranlable ;