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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/338

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enfin cette intéressante fille se jetta aux pieds de son tyran avec des flots de larmes, pour le conjurer de renoncer à ses projets ;… tout fût inutile,… il lui dit froidement de se relever,… que ce qui était décidé se ferait,… qu’il ne voulait d’elle que sa personne,… nullement son cœur, qu’une fois sa femme, il saurait ou vaincre ses répugnances, ou s’en moquer si elles redoublaient ;… qu’à l’égard de la haîne qu’elle lui faisait envisager, c’était la chose du monde qui l’effrayait le moins, qu’il la ferait vivre dans une telle solitude et dans une subordination si entière, qu’il n’aurait pas à redouter les effets de cette antipathie. Il dit que cela lui rappelait l’histoire de sa dernière épouse, qu’il avait été de même obligé de la prendre d’assaut, comme il voyait bien qu’il allait faire ici ; et que malgré toute la hauteur du caractère de cette femme, malgré les invincibles dégoûts qu’elle avait de même éprouvé pour lui, il avait su la réduire en peu de mois au sort le plus soumis ; qu’il se souvenait au mieux