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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/353

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rait de dormir, nous sommes en train de parler, nous n’en finirions pas… Va, ma bonne amie… va, et ne manque pas sur-tout d’entrer une heure avant eux, tu sens bien que je ne veux pas qu’ils me trouvent au lit. J’allais me rendre à ses instances, quand elle s’apperçut que j’oubliais le paquet de lettres sur la table, elle revint le prendre avec inquiétude, et le cacha dans mon sein… Je sortais… elle m’arrêta,… elle jetta ses bras autour de mon cou, et me serra sur elle avec des flots de larmes, s’appercevant bientôt que ce nouvel accès de douleur m’affectait avec trop de violence, elle se contint, continua de me ramener doucement vers la porte, en me recommandant de ne rien oublier de ce qu’elle m’avait dit.

Je me retirai,… mais avec un trouble dont je n’étais pas maîtresse ;… je passai dans ma chambre, où vous croyez-bien que je ne dormis pas,… je vins plusieurs fois écouter doucement à sa porte, résolue d’entrer au moindre bruit que j’entendrais.