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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/352

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ridor, toujours très-éclairé, que deux gens de la maison se présentèrent brusquement à moi, et me demandèrent où j’allais, ce que je voulais, et pourquoi j’étais encore levée, je prétextai un besoin de prendre l’air, ils me dirent en me repoussant que ce n’était pas là l’heure, et que j’eusse à rentrer promptement, ou qu’ils allaient éveiller monsieur. Je revins rendre à mademoiselle le triste compte de ma mission… Allons, me dit-elle, ma bonne amie, il faut s’y résoudre… que la volonté de Dieu soit faite ;… va prendre quelqu’heures de repos, je ne serai pas fâchée moi-même de dormir un peu… Puis avec la plus grande tranquillité, et c’est ce qui me trompa, — ils doivent venir à dix heures, tu entreras chez moi à neuf, il me faut bien une heure pour m’habiller ;… je résistai pourtant à cette attention de sa part, je lui dis que je n’avois nullement besoin de repos, et que j’aimais mieux rester à lui rendre des soins… Non, non, dit-elle, en m’attirant vers la porte, cela m’empêche-