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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/83

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Tels sont les mensonges dont le fourbe s’est servi, pour se venger de cette pauvre fille, pour la punir de ce que sa malheureuse étoile l’avoit conduite chez moi,… pour la soumettre sans-doute de nouveau à son odieuse intempérance ; et quand il fait tout cela,… examinez bien l’affreux caractère de cet homme. Quand il agit ainsi, il est persuadé, quoique cela ne soit heureusement pas, convaincu dis-je, que Sophie est sa fille ; et il m’accable de caresses ; et il passe des nuits entières avec moi, à me dire que ces sentimens se raniment, et qu’il retrouve encore dans son cœur, tous ceux des premiers jours de notre hymen.

Tel est l’homme à qui j’ai affaire ; tel est le dangereux mortel dont mon sort dépend aujourd’hui. Ô mon père ! quand vous tissâtes ces nœuds, vous osâtes me promettre le bonheur, voilà pourtant ce qu’ils sont pour moi.

Cependant, des soins plus chers m’obligent à feindre encore ; je me suis résolue à ne point changer de conduite vis-à-vis de