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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/84

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lui ; il faut lui laisser son erreur : il ne faut pas même qu’il puisse penser à l’éclaircir, et cela, pour l’intérêt d’Aline et d’Eléonore, qui me sont maintenant plus précieuses que Sophie ; au fait, il n’a dans ses mains, que la fille d’une païsanne, et si je l’en enlève, il y fera tomber la mienne.

Ce que ma probité m’impose à-présent, ne consiste plus qu’à faire savoir au ministre l’exacte vérité de tout. Le comte de Beaulé s’en charge. Cette vérité s’accordera dans beaucoup de points avec ce qu’a dit le président. C’est une aventurière qui ne lui appartient point ; je le dirai de même ; je ne me défendrai que de l’avoir voulu faire passer pour sa fille. Si je l’ai cru, si je l’ai dit un moment, je prouverai par-tout ce qui m’a jettée dans cette méprise ; que je devais être dans la bonne foi, mais qu’aussitôt que Claire de Blamont est morte, comme il le prouve, je n’ai plus rien à réclamer, et je lui laisserai son illusion complette, pour qu’il ne découvre rien sur la naissance de Léonore, pour qu’il ne sache jamais que cette