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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/92

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d’un ordre de vous, étayé d’un signalement, pour enlever ma fille au lieu de l’épouse de Sainville ? Et c’est ici mon ami, où l’art de feindre est venu composer à loisir tous les traits de ce visage odieux. — Moi, a-t-il répondu ; moi, des ordres pour faire mettre Aline à la place de Léonore ?… Mais daignez donc songer, je vous prie, que ce n’est qu’avec le public, que j’ai su l’aventure de Sainville à Vertfeuille…, circonstance qui m’a fort embarrassé, qui m’a même fait vous bouder un peu, de ne m’avoir prévenu de rien, puisque je ne savais que répondre à toutes les questions qui m’étoient faites à ce sujet. — Vous niez ce trait, ai-je dit, en me levant avec fureur. — Allons-donc, a-t-il repris en souriant : je vois maintenant que vous plaisantez ; mais si vous poursuivez, je me fâche… J’ai bien assez de mes torts réels ; ne m’en controuvez pas de nouveaux ; dormez, en paix sur votre Aline… ; je ne vous la ravirai point… ; je vous la demande, c’est à quoi je m’en tiens, et j’es-