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Page:Sade - Cahiers personnels, Adélaïde de Brunswick, Pauvert, 1966.djvu/224

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ADÉLAÏDE DE BRUNSWICK

Bathilde sort en assurant qu’elle reviendra aussitôt que cet homme lui aura fait part du motif de ce tête-à-tête. Mais une heure s’étant écoulée avant qu’elle reparût, Adélaïde se lève et passe au jardin où elle trouve Bathilde noyée dans ses larmes et presque suffoquée par ses sanglots.

— Ô ma chère maîtresse, dit-elle en étendant les bras, si vous saviez ce que cet infâme a osé exiger de moi pour le prix de notre liberté !

— Explique-toi… que veux-tu dire ?

— Ces moyens, ces secours sans lesquels il nous est impossible de rien exécuter… ô ma chère dame, ce n’est qu’au prix de mon honneur qu’il consent à vous être utile.

— Restons, restons, Bathilde, la mort vaut mieux que l’infamie.

Alors la princesse ramena Bathilde dans la salle. Toutes deux se communiquaient à peine quelques idées, lorsque Stolbach entra tout à coup avec deux habits d’homme qu’il posa sur une chaise.

— Mademoiselle, dit-il à Bathilde, je me suis bien aperçu de l’extrême dégoût que vous inspirait ma figure : mieux traité par le Ciel, peut-être m’eussiez-vous moins fait éprouver de refus. N’importe, je me rends justice, et cesse sur ce