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Page:Sade - Cahiers personnels, Adélaïde de Brunswick, Pauvert, 1966.djvu/225

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ADÉLAÏDE DE BRUNSWICK


point de rien exiger de vous. Au moyen de ces habits, dont vous allez vous revêtir, je me charge de vous faire évader ; mais ne voulant pas me récompenser d’une façon, il faut au moins me satisfaire de l’autre. Je sais que vous avez de l’argent ; il faut m’en donner, et, certes, sur cet article, vous allez me trouver bien raisonnable. Je ne vous demande à chacune que deux cents florins d’or ; je vous accompagne même, jusqu’à ce que vous soyez en sûreté.

— Ô Stolbach, que vous êtes un brave homme ! s’écria Adélaïde. Au moins, par cette conduite, vous ne coûterez de remords à personne. La somme que vous exigez dans ce moment-ci est peut-être un peu forte relativement à nos facultés présentes ; mais soit d’une manière, soit de l’autre, nous vous donnerons toujours ce que vous exigez.

En ce moment, Bathilde observe sa maîtresse avec des yeux remplis de crainte et de soupçon.

— Il le faut, il le faut ! dit promptement Adélaïde tout bas à Bathilde, oui, mon enfant, il le faut ! nous n’avons point d’autre parti à prendre…

Et la somme, tant en bijoux qu’en argent, se remet à l’instant à Stolbach.

— Allons, vêtez-vous fort vite, dit le gardien, songez que les moments sont précieux. Il faut