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Page:Sade - Dorci, ou la Bizarrerie du sort, 1881.djvu/56

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protecteur. — Ô ma mère… ma mère, nous sommes sauvées, s’écria la jeune Annette ; nous sommes sauvées, ma mère, puisqu’un aussi honnête homme veut bien nous promettre son appui. — Mes enfants, dit Paul, il est tard ; j’ai du chemin à faire pour me retirer chez moi. Je vous quitte et ne me sépare de vous, qu’en vous donnant ma parole d’être demain au soir à Rouen et de vous envoyer sous peu de jours des nouvelles sûres de mes démarches… Je ne vous en dis pas davantage, mais attendez tout de mes soins. Tenez, Annette, vous devez avoir besoin de quelques fonds dans ce moment-ci. Voilà quinze louis ; gardez-les pour votre ménage, je me charge de pourvoir aux dépenses que votre affaire exigera. — Eh ! monsieur, que de bontés ! — Ma mère, aurions-nous dû nous attendre ?… Juste Ciel ! jamais autant de bienfaisance n’éclata dans l’âme d’un mortel ! Monsieur, monsieur, continuait Annette, en se jetant aux genoux de Paul, non ! vous n’êtes