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Page:Sade - Histoire secrète d’Isabelle de Bavière, reine de France, Pauvert, 1968.djvu/280

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ISABELLE DE BAVIÈRE


et sa témérité en valeur. Le désir de s’illustrer de quelque manière que ce pût être en acquérant de la rectitude devenait la source de mille vertus, et sous les formes d’un scélérat, en un mot, Henri pouvait devenir un grand homme.

C’est ce qui arriva : aucune sorte de ressemblance entre la première moitié de la vie de ce prince et la seconde ; et, comme rien n’échappe à l’examinateur, tout pouvait se prévoir, parce que, dans une âme comme celle-là, les faveurs de la fortune épurent les goûts. Que de vices on réprimerait par les seuls moyens de l’honneur, au lieu de les nourrir par l’avilissement ! mais il faut des hommes pour cela, et ils sont si rares !…

À tout ce que nous venons de dire, se joignait chez Henri le physique le plus mâle et le plus agréable, de la finesse et de l’instruction, enfin tout ce qui pouvait réunir aux qualités d’un prince aimable celle d’un monarque fait pour illustrer à la fois son siècle et sa patrie.

Henri ne fut pas plus tôt sur le trône qu’il fit une sorte d’amende honorable de toutes les fautes de sa jeunesse et qu’il les répara par des traits faits pour l’immortaliser.

On conviendra qu’un tel prince pouvait devenir redoutable dans les circonstances où l’on se trouvait.

Mais revenons un moment aux affaires de l’in-