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Page:Sade - Histoire secrète d’Isabelle de Bavière, reine de France, Pauvert, 1968.djvu/393

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ISABELLE DE BAVIÈRE


comme l’autre au sein des horreurs dès que sa flamme se dissipe.

Une femme telle que celle dont nous écrivons l’histoire se livre bientôt à tous les crimes dont sa puissance lui assure l’impunité : de ce moment, elle méconnaît les lois les plus sacrées de la nature et n’est plus digne que de la haine des contemporains qu’elle abuse et du mépris de la postérité qui la juge.

Le lendemain de la signature de l’acte, le roi d’Angleterre fiança la princesse Catherine en présence de Charles, de sa perfide épouse et du duc de Bourgogne, le seul des princes du sang qui voulut assister à cette cérémonie, honorée d’ailleurs d’une multitude de seigneurs anglais et français. Les citoyens de Troyes furent, à leur honte, les premiers à prêter le serment sacrilège que des perfides et des traîtres osaient exiger d’eux. On sent bien qu’Isabelle avait chèrement payé une aussi criminelle infidélité. Il faut qu’un Français soit séduit pour se montrer parjure : trahirait-il à la fois son prince et sa patrie s’il n’avait écouté que son cœur ?

Le mariage de Henri fut retardé jusqu’au 2 juin, époque à laquelle l’archevêque de Sens fit la cérémonie de cet hymen, bien coupable sans doute, puisqu’il devenait le gage et le lieu de la plus