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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/119

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à vingt-cinq ans, et de la plus sublime beauté ; six jeunes bardaches, choisis de même à la plus grande délicatesse des traits, dans le seul âge de treize à quinze ; six fouteurs de vingt à vingt-cinq, pris à la grosseur ou à la longueur du membre ; trois duegnes enfin, de trente-cinq à quarante ans, pour le service intérieur ; tels furent les sujets admis à l’infernal sacrifice qui se préparait.

Le souper, comme on sait, se faisait au caveau, situé près de ceux où les victimes étaient déjà resserrées. On se réunissait dès la chûte du jour ; mais l’usage était, en ces occasions, que chaque moine devait préalablement se recueillir une heure dans sa cellule, avec deux filles ou deux garçons, pris dans le nombre des conviés ; et ce fut avec Justine, et une autre fille de sa classe, nommée Aurore, et presqu’aussi belle que notre héroïne, que Sylvestre, père de l’une des victimes, voulut s’enfermer.

Nous allons détailler les cérémonies qui s’observaient à ce recueillement préliminaire. Le moine, enfoncé dans un fauteuil, les culottes déboutonnées, et le plus souvent nu de la ceinture en bas, écoutait avec complaisance une des filles qui devait s’approcher de