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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/118

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qu’elle avait reçu de la nature, un ange enfin fut réformé le même jour ; et, contre leurs usages, les moines décidèrent qu’elles seraient immolées ensemble. On nommait Mariette cette délicieuse créature, dont Sylvestre était disait-on, le père. Les plus grands apprêts furent ordonnés pour cette cérémonie sanguinaire ; et comme notre héroïne fut assez malheureuse pour se trouver au nombre des conviées, choisies ce jour-là, à la sublimité des attraits, on nous pardonnera d’appuyer pour la dernière fois, sur les exécrables déréglemens de ces monstres.

On imagine aisément sans doute que le choix qu’on faisait de Justine, pour assister à ces orgies, n’était qu’un raffinement de la plus affreuse cruauté ; on connaissait l’extrême sensibilité de son caractère ; on la savait amie d’Octavie ; en fallait-il davantage pour desirer qu’elle fût de la fête ? On avait agi de même avec Fleur-d’Épine, belle, douce, âgée de vingt ans, et la plus tendre amie de Mariette ; il fallait aussi qu’elle assistât à ces funérailles : tous ces traits servent au développement du cœur de ces scélérats, et ce n’est pas pour rien que nous les dévoilons.

Dix autres femmes, toutes prises de quinze