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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/136

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serviettes avaient torché des culs pendant quinze jours, et quatre grandes jattes de merde formaient les quatre coins. Les trois duegnes, nues, servaient les moines, et ne leur présentaient que des vins dont elles s’étaient préalablement lavé les fesses, le con, les aisselles, la bouche et le trou du cul. Chaque moine avait, indépendamment de tout cela, près de lui, un petit arc et plusieurs flèches, dont il s’amusait, de tems en tems, à darder le corps des victimes, ce qui produisait tout-de-suite une petite fontaine de sang, dont les flots arrosaient les plats.

À l’égard de la chère, elle était exquise ; la profusion, l’abondance, la délicatesse, tout y régnait ; les vins les plus rares ne s’y servirent que jusqu’à l’entremêt : on ne vit plus, dès-lors, que les plus spiritueuses liqueurs, et les têtes furent bientôt prises.

Je ne connais rien, dit Ambroise en balbutiant, qui s’amalgame mieux que les plaisirs de l’ivrognerie, de la gourmandise, de la luxure et de la cruauté ; il est inoui ce qu’on fait, ce qu’on invente, quand on a la tête bien prise ; et les forces, prêtées par Bacchus à la déesse de la lubricité, tournent toujours au profit de cette dernière, Cela est si vrai, dit