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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/146

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Une fois en bas, elle reconnut que chaque espace ou allée circulaire laissée d’une haie à l’autre, n’avait pas plus de six pieds de large, et c’était cette proximité qui faisait croire au premier coup-d’œil que tout ce qui se trouvait dans cette partie n’était qu’un massif de bois. La nuit était fort sombre ; en tournant cette première allée circulaire, elle parvint à la hauteur de la fenêtre du grand caveau où se faisaient les orgies funèbres ; y voyant beaucoup de lumières, elle fut assez hardie pour s’en approcher, et là, elle entendit très-distinctement Jérôme dire à l’assemblée : Oui, mes amis, je vous le répète, il faut maintenant que Justine y passe la première, rien n’est plus certain ; j’espère ne pas trouver un seul opposant à ma proposition. Pas un, bien certainement, répondit Antonin, ami de Severino ; je l’ai secourue, protégée jusqu’à ce moment-ci, parce qu’elle plaisait à cet honnête compagnon de nos débauches ; mes motifs d’intérêt cessant, je deviens le premier à vous demander avec instance que cet avis passe sans réclamation. Il n’y eut qu’une voix : quelques-uns furent même d’avis de l’envoyer chercher à l’instant ; mais toute réflexion faite, on prétendit qu’il fallait remettre à quinzaine.