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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/164

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vous puissiez l’empêcher ; j’aime à vous enchaîner par vertu au sein du crime et de l’infamie ; et quand je vous foutrai, Justine, car vous comprenez bien que j’en viendrai là, cette délicieuse idée sera l’une de celle qui me fera le plus délicieusement décharger. — Comment, monsieur, il faudra que je me soumette ?… — Oh ! à tout Justine, absolument à tout. Si vous êtes assez adroite pour faire échapper la victime, tout est dit puisque vous vous évadez avec elle ; mais si elle succombe, vos mains se teindront de leur sang ; vous les volerez, vous les égorgerez, vous les dépouillerez avec moi ; vous étendant après sur leurs sanglans cadavres, je vous y foutrai toute nue. Que de motifs n’aurez-vous donc pas pour les sauver ? Que d’art, que d’habileté, vos vertus et vos intérêts vont vous faire employer pour les soustraire à mes poignards ! O Justine ! jamais ces sublimes vertus que vous professez, ne se seront trouvées dans un plus beau jour, jamais plus belle occasion ne se sera présentée de vous montrer digne de l’estime et de l’admiration des honnêtes-gens.

Il est très-difficile de rendre la situation dans laquelle se trouva notre héroïne, lors-