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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/177

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le mien. Les servantes le fouettent pendant ce tems-là. Les deux coups partent à-la-fois ; au même instant les deux voyageurs sont tués… Les malheureux expirent en déchargeant ; c’est ce que voulaient leurs bourreaux. Le visage et le sein de Justine sont inondés du sang et de la cervelle de celui qui déchargeait dans ses bras… de celui qu’enculait d’Esterval, qui, lui-même, avait déchargé en sodomisant sa victime. Oh ! sacre-Dieu, sacré bougre de Dieu, dit le scélérat en perdant son sperme, malheur à qui ne connaît pas la volupté dont je viens de me souiller ; il n’en est pas une seule au monde qui soit plus piquante et plus délicieuse. O monstre ! s’écrie Justine en se débarrassant du cadavre qui pèse sur elle, je croyais avoir épuisé tous les genres de crimes ; mais je ne me doutais pas des tiens ; applaudis-toi, homme infâme, et sois certain de surpasser en atrocité tout ce que j’ai vu jusqu’à ce moment. Mais l’antropophage, endurci, riait. Que fais-tu donc, disait-il à sa femme. Je décharge toujours, répond celle-ci ; ôtes-moi ce bougre-là de dessus le corps ; car, tout tué qu’il est, le coquin bande, et je déchargerais dix ans, s’il restait dix ans là. Oh ! monsieur, s’écriait Justine,