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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/180

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davres qu’elle venait de voir expirer : tous deux se cachaient, pour lui faire encore plus de peur ; et, lorsqu’elle passait près des coins où ils l’attendaient, elle en était reçue avec d’énormes soufflets, ou d’affreux coups de pieds dans le derrière. Le mari la lançait ensuite au milieu de la chambre, et l’enculait à terre, pendant que la femme se branlait au bruit de cette scène nocturne ; d’autres fois il la plaçait au milieu d’eux ; l’un lui suçait la bouche, l’autre le con, et l’épuisait ainsi pendant deux heures. Justine se lève enfin, moulue, excédée, anéantie, mais restaurée par un excellent déjeuner… par d’assez bons procédés, toutes les fois qu’il ne s’agissait pas de libertinage ; tranquillisée par la certitude de ne tremper volontairement dans aucune de ces horreurs, et par l’espoir d’être assez heureuse pour les prévenir toutes un jour, la pauvre fille se calma, et se fit au train de la maison.

Deux jours se passèrent sans qu’aucun voyageur parût. Il n’y eut rien que Justine ne fît pendant cet intervalle pour démêler par quelle incroyable artifice d’Esterval précipitait ainsi de leur chambre ces malheureux, dans une cave. L’idée d’une trappe se présenta bien à