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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/186

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quels il influe, et cette influence est toujours relative à l’organisation. Cela est si vrai, que les richesses et les voluptés qui paraissent faire la félicité générale, trouvent souvent des ames inaccessibles à leurs attraits ; et que les douleurs, la mélancolie, l’adversité, les chagrins, qui paraissent devoir déplaire à tout le monde, trouvent néanmoins des partisans. Cette hypothèse admise, il ne restera plus aucune arme à celui qui veut disputer sur la singularité des goûts, et le parti du silence, s’il est raisonnable, devient le seul qu’il ait à prendre. Louis XI trouvait sa félicité dans les larmes qu’il faisait répandre aux Français, comme Titus dans les bienfaits dont il accablait les

    toute l’harmonie de la machine ; de-là les sens et les voluptés, les connaissances et les idées ; c’est, en un mot, le siège de toute l’organisation ; c’est-là où est celui de l’ame, c’est-à-dire, de ce principe de vie qui s’éteint avec les animaux, qui croît et décroît avec eux, et est par conséquent tout matériel. On regarde les nerfs comme des tuyaux destinés à voiturer les esprits dans les organes auxquels ils se distribuent, et à rapporter au cerveau les impressions des objets extérieurs sur ces organes. Une grande inflammation agite extraordinairement les esprits animaux qui coulent dans