Aller au contenu

Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/196

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ange, viens mettre ton beau cul dans mes mains, viens le placer près de mon vit… cette scène est unique pour moi ; et l’examen continuait, lorsqu’un instant de silence ayant succédé aux éclats de la douleur, d’Esterval craignit l’élan d’une résolution. Retirons-nous, dit-il à Justine, il est tems d’agir. — Oh ! monsieur, ils n’ont pas soupé. — Ils ne me le paieraient pas, ce souper, et quel besoin d’ailleurs ont-ils de prendre des forces pour le paisible et prompt voyage qu’ils vont faire ? — Quoi ! monsieur, vous ne pardonnerez pas à des malheureux de cette sorte ?… — Leur pardonner ! qui… moi… voilà les vraies victimes du libertin, je serais bien fâché de les manquer.

On descend ; Justine et d’Esterval retrouvent Dorothée qui se branlait dans la délicieuse idée du crime qu’elle allait commettre ; mais comme on ne voulait pas que notre héroïne s’apperçût du jeu de la trappe, on l’enferma dans une chambre, et l’une des servantes la vint chercher, quand le parquet de la fatale cellule se trouva tout entier dans le caveau. Tu vois, Justine, dit d’Esterval, qu’il était inutile que tu leur dises de se tenir sur