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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/207

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à mes goûts ; je n’aime que les hommes. Mon ami, dit d’Esterval avec précipitation, ma femme t’en servira quand tu voudras ; elle a le plus beau cul et le goût le plus grand pour y loger des vits… un clitoris d’ailleurs plus gros que le doigt, et par le moyen duquel elle te rendra tout ce qu’il te plaira de lui donner. — Oh ! parbleu, tout-à-l’heure, dit Bressac, je n’ai jamais su remettre un projet de libertinage, et il allait s’emparer de Dorothée, qui, déjà ivre de vin et de luxure, lui faisait le plus beau jeu du monde, lorsqu’on entendit les chiens aboyer de manière à faire croire qu’on allait bientôt sonner à la porte ; on le fit effectivement : des étrangers, quoiqu’il fût déjà minuit, demandaient à entrer dans la maison ; c’étaient des cavaliers de maréchaussée qui, venant d’apprendre le vol commis en la personne de Bressac, et le meurtre de son domestique, après avoir suivi les traces autant qu’ils l’avaient pu, venaient s’informer s’il n’y avait pas dans cette auberge des gens qui pussent les éclairer. Bressac parut lui-même, raconta ce qui lui était arrivé, et dit qu’il ignorait la route qu’avaient pris les voleurs ; on fit boire ces messieurs, on leur offrit des lits, qu’ils n’acceptèrent pas ; ils