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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/212

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si ridiculement vêtus, coiffés avec tant d’art… tant d’élégance, qu’on les eût pris pour des filles, tous deux d’une figure charmante, et de quinze ou seize ans au plus, mais dans un tel état de mollesse et d’abattement, qu’on était tenté de les croire malades[1].

Mon cher oncle, dit le marquis de Bressac en entrant, voilà deux de mes amis que j’ai l’honneur de vous présenter, avec d’autant plus de confiance, qu’ils ont l’un et l’autre l’avantage de vous appartenir. Reconnaissez dans eux, monsieur et madame de Sombreville. — Ah ! ce sont mes cousins, dit Gernande, je ne les ai jamais vus ; mais puisque tu me les amènes, ils sont sûrement dignes de nous ; je suis, d’après cela, fort aise de les voir ; et cette jeune fille, quelle est-elle ? — Une femme de confiance, mon oncle, que d’après vos ordres, j’amène à madame de Gernande, et à laquelle je crois toutes les qualités nécessaires au poste qui lui est destiné. Le comte fit approcher Justine ; et sans demander aucune permission à la compagnie, il la trousse jusqu’au-dessus des reins, et l’examine des

  1. La cause de cet épuisement se développera bientôt.