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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/220

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mangeurs, lui avaient tenu tête, mais ils paraissaient échauffés ; au lieu que Gernande était aussi frais que s’il fut venu de s’éveiller. Pour Justine, à laquelle on avait bien voulu permettre de se placer au bout de la table, de la retenue, de la sobriété, beaucoup de modestie, voilà les vertus d’habitude qu’elle opposait constamment à la grossière intempérance de tous les scélérats parmi lesquels la plaçait sa malheureuse fortune.

Eh bien, dit Gernande en sortant de table, vous sentez-vous disposés à l’exécution de quelques scènes lubriques ; pour moi, je l’avoue, c’est mon moment. Oui, par-Dieu, faisons quelque chose, dit Bressac ; l’échantillon du sérail masculin que je viens de voir chez vous, mon cher oncle, me donne une étonnante envie de connaître le reste. — À tes ordres, mon ami, répondit le comte ; peut-être ne seras-tu pas fâché non plus de voir mes procédés dans l’acte libidineux ; je te les ferai voir avec Justine. — Et votre femme, monsieur, dit Dorothée ? — Oh ! vous ne la verrez que dans deux ou trois jours ; elle se repose après chacune de mes séances ; elle a besoin d’une longue relâche ; vous en jugerez par ce que vous allez voir. Madame, conti-