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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/227

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cul, l’autre son vit, tandis que Gernande, enchanté de voir se former un tel groupe sous ses regards lascifs, s’occupe à composer le sien. Narcisse, dit-il à l’un des jeunes gens qu’il avait retenu près de lui, voici la nouvelle femme-de-chambre que je destine à la comtesse ; il faut que je l’éprouve, donnes-moi mes lancettes ; et Narcisse aussi-tôt en présente à son maître. Justine se trouble ; elle frémit ; tout le monde rit de son embarras. Place-la, Zéphyre, continue Gernande en s’adressant à son autre giton ; et ce bel enfant s’approchant de Justine, lui dit, en souriant : N’ayez pas peur, mademoiselle, cette opération ne peut vous faire que le plus grand bien ; placez-vous ainsi. Il s’agissait d’être légèrement appuyée sur les genoux, au bord d’un tabouret mis au milieu de la chambre les bras soutenus par deux rubans noirs, attachés au plafond.

À peine est-elle en cette posture, que le comte s’approche d’elle, la lancette à la main. Il respirait à peine ; ses yeux étincelaient ; sa figure inspirait la terreur. Il bande les deux bras, et, en moins d’un clin-d’œil, il les pique tous deux. Un cri s’exhale de sa poitrine enflammée ; deux ou trois blasphêmes l’accom-