Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/267

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tabouret, les bras soutenus au plafond par de larges rubans noirs  ; Justine est chargée de placer les bandes  ; il visite les ligatures  ; ne les trouvant pas assez comprimées, il les resserre de toute sa force, afin, dit-il, que le sang jaillisse avec plus de violence. Il baise ces bras ainsi comprimés, il tète les veines et les pique aussi-tôt toutes deux presqu’en même-tems  ; le sang s’élance avec rapidité  : Gernande s’extasie  ; il retourne se placer en face, pendant que ces deux fontaines coulent  ; Justine le suce, il le rend, tour-à-tour, à quatre gitons dont il s’environne, sans cesser néanmoins de fixer ses yeux sur les jets de sang qui l’enflamment, et qui paraissent l’unique source de ses plus chers plaisirs. Ici la compatissante Justine, emportée par le sentiment impérieux de la pitié, hâte, par tout ce qu’elle suppose de plus vif, le dénouement des voluptés de son maître, parce qu’elle croit y voir celui des tourmens de sa malheureuse maîtresse, et devient donc ainsi catin par bienfaisance, et libertine par vertu. Il arrive enfin ce dénouement flatteur, mais, graces aux soins de d’Esterval. Cet officieux parent sent le besoin que Gernande a d’être foutu  ; il le soulève, lui enfonce son vit énorme dans