Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/277

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les effets de cette force se sont répandus sur une femme, examiner alors ce qu’est une femme, la manière dont ce sexe méprisable a été regardé, soit dans l’antiquité, soit de nos jours, par les trois-quarts des peuples de la terre »,

« Or, que vois-je en procédant de sang-froid à cet examen ? une créature chétive, toujours inférieure à l’homme, infiniment moins ingénieuse, moins sage, constituée d’une manière dégoûtante, entièrement opposée à ce qui peut plaire à son maître… à ce qui doit le délecter, un être mal-sain les trois-quarts de sa vie, hors d’état de satisfaire son époux tout le tems où la nature le contraint à l’enfantement, d’une humeur aigre, acariâtre, impérieuse, tyran, si on lui laisse des droits, bas et rampant, si on le captive ; mais toujours faux, toujours méchant, toujours dangereux, une créature si perverse enfin, qu’il fut très-sérieusement agité au concile de Mâcon, pendant plusieurs séances, si cet individu, bizarre, aussi distinct de l’homme, que l’est de l’homme le singe des bois, pouvait prétendre au titre de créature humaine, et si l’on pouvait raisonnablement le lui accorder. Mais ceci serait-il une erreur du siècle ? et la femme