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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/283

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des soins dont elle sent bien qu’elle aura besoin tôt ou tard. Mais, rien de vertueux, rien de désintéressé dans tout cela, rien, au contraire, que de personnel et de machinal ; c’est une absurdité révoltante, que de vouloir lui composer des vertus de ses besoins, et de trouver, ailleurs que dans sa débilité, dans ses craintes, tous les motifs de ces belles actions, dont notre aveuglement nous rend dupes ; et, parce que j’ai le malheur de vivre chez un peuple encore assez grossier pour ne pouvoir se nourrir de ces grands principes… pour n’oser abolir le plus ridicule des préjugés, je me priverais des droits que la nature m’accorde sur ce sexe ! je renoncerais à tous les plaisirs qui naissent de ces droits ! Non, non, mes amis, cela n’est pas juste, je voilerai ma conduite, puisqu’il le faut ; mais je me dédommagerai en silence des chaînes absurdes où la législation me condamne ; et là, je traiterai ma femme comme il me conviendra… Comme j’en trouve le droit dans tous les codes de l’Univers, dans mon cœur, et dans la nature ».

Ma foi, mon oncle, dit Bressac, qui, pendant tout le discours, n’avait cessé de prouver à un joli petit garçon qu’il tenait enculé