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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/297

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devoir entammer, lorsqu’une des vieilles vint l’avertir de passer chez monsieur de Gernande qui paraissait avoir quelque chose à lui communiquer.

Justine, dit le farouche patron de ce château, pourquoi ne m’avertis-tu pas des intrigues qui se forment ici ? — Je les ignore, monsieur. — Je vais donc te les révéler, dit Gernande en ne laissant appercevoir aucune altération sur sa barbare figure. Apprends que Dorothée est folle de ma femme, et qu’elle vient de me faire demander la permission de passer quelques heures de cette matinée avec elle : j’y ai consenti ; mais je veux surprendre ces voluptés-là. Il faut que tu me caches dans un cabinet qui se trouve près de son ottomane, et par un des vitraux duquel je pourrai voir tout ce que cette insigne tribade essayera sur ma chaste épouse. — Mais avez-vous éprouvé déjà, monsieur, ce qu’on peut entendre ou découvrir par le vitrage de ce cabinet ? — Eh ! oui, oui, tous les jours ; c’est là où je me cache pour entendre les complaintes qu’elle fait de moi, et pour m’en délecter.

Notre héroïne, qui, raisonnablement, ne devait faire usage ici que de sa soumission,