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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/328

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À dix heures précises du matin, la société se rendit au local préparé, chacun, vêtu d’un costume différent, que nous allons tracer en nommant chaque acteur.

Madame de Verneuil y parut, vêtue à la manière des sultanes de Constantinople ; aucune parure sans doute n’eût autant servie sa beauté.

Cécile, sa charmante fille, était en brun, sous le costume exact des marmottes de la vallée de Barcelonette. On n’imagine pas les desirs qu’elle inspirait sous cet habit.

Les attributs de l’Amour embellissaient le jeune Victor.

Marceline était en sauvage.

Sa jeune fille Laurette s’y voyait sous une simple simarre de gaze écrue, agréablement renouée sur les hanches et sur le sein gauche, avec de gros flots de ruban lilas ; un de ses tetons, et la moitié de ses fesses, s’appercevaient par ce moyen : conduisant par la main ses deux jolis enfans presque nus, elle ressemblait à la déesse de la jeunesse, entourée des jeux et des ris.

Madame de Gernande y vint sous le costume intéressant des victimes qu’on immolait