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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/350

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dit Verneuil en maniant les fesses de celle qu’il cherche à séduire, et lui faisant empoigner son vit très-irrité de ces propos ? J’en suis sûre. Et quand cela serait, mon ange, commettrai-je donc un si grand mal ? — Affreux, monsieur, exécrable… Et moi-même ne deviendrais-je pas aussi votre victime ? — Jamais, tu me serais trop précieuse, trop nécessaire pour cela. — Ah ! je n’en serais que plutôt sacrifiée, si j’avais le malheur d’accepter vos offres. Ce qu’un criminel fait de plus sage est d’anéantir ses complices, et de toutes les horreurs où il se livre, celle-la, sans doute, est la plus concevable. — Je n’ai qu’un mot à répondre à ton objection, Justine ; tu serais maîtresse de la poudre, tu aurais dès-lors sur mon existence les mêmes droits que je pourrais acquérir sur la tienne. — Oh ! Verneuil, il n’y a de dangereux que les armes qui se trouvent dans la main du crime ; si la vertu les possède un instant, elle ne s’en sert que pour les ravir à ceux qui peuvent en abuser. — Mais tu crois donc, ma fille, qu’il y a un grand mal à se satisfaire ainsi ? — C’est la plus abominable de toutes les horreurs, parce qu’elle est, de toutes les manières de