Aller au contenu

Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/356

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cher John, viens me rendre ce que je fais à cette garce : les deux opérations s’enclavent, se marient ; mais notre triste aventurière est loin de prévoir le dénouement que lui prépare la férocité de ce monstre : appuyée sur le canapé qui la soutenait, tout son corps y pèse avec force ; Verneuil, maître d’un ressort, le lâche, le canapé s’enfonce, et Justine entraînée, quitte la cheville par laquelle elle est fixée, et tombe, à plus de vingt pieds de profondeur, dans un vaste bassin d’eau à la glace, préparé pour la recevoir. Tel est le moment de l’éjaculation de Verneuil ; sa main achève la besogne ; oh ! foutu-bougre-de-Dieu, s’écrie-t-il, elle m’échappe ; et le sperme, dont il aurait arrosé sans cela le cul de la victime, coule à gros bouillons sur les flots où se débat cette malheureuse. Ordonnes qu’on la pêche, dit flegmatiquement Verneuil à John qui venait de lui décharger dans le cul ; vas, car la gueuse pourrait bien se noyer, et nous en avons encore besoin ; je l’y laisserais, ma foi, sans cela.

Notre homme revient au salon après ce bel exploit ; Gernande, Bressac, d’Esterval, Victor et Dorothée, y rentraient presqu’en