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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/368

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Laurette, Marceline, Cécile, Lili, Rose et les quatre vieilles, qu’on a fait mettre nues ; tous ces malheureux êtres se tiennent par la main. Tel est l’état dans lequel Gernande veut qu’ils soient pour être saignés tous les douze à-la-fois des deux bras, ce qui va former vingt-quatre fontaines, dont les flots rejailliront sur les scélérats placés dans le fauteuil. Les deux tristes épouses veulent se récrier sur l’atrocité de ces excès ; on rit de leurs remontrances, et la scène ne s’en prépare pas moins. Verneuil y desire du raffinement : Je veux, dit-il, que mon fils Victor saigne lui-même sa mère et ses sœurs, — De ses jours il n’a touché de lancettes, s’écrie madame de Verneuil, — Tant mieux, répond méchamment Gernande ; c’est-là précisément ce qu’il nous faut. Le Jeune Victor, empressé de concourir à cette scélératesse, assure qu’il s’en tirera tout aussi bien que son oncle. L’opération commence ; M. de Gernande se lève, et la dirige ; Victor débute sous les yeux de son maître, qui, méchamment, lui branle le vit, pendant qu’il opère, afin que la luxure, agitant ses nerfs, le contraigne à trembler et à estropier quelqu’un, Gernande achève ; les jets partent