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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/44

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core d’abuser, de l’infâme confession pour voler impunément à mon aise l’argent des vieilles et le pucelage des jeunes ; tout cela m’électrisait à un point indicible, et huit ours après cette pressante invitation de Bonifacio, j’eus l’honneur d’endosser le harnois monacal et de me trouver sur-le-champ associé à tous les ; projets d’iniquité de ces scélérats. Le croirez-vous, mes amis ? il est vrai que le respect et la soumission du peuple envers le sacerdoce sont bien autres dans ce pays-là qu’en France ; mais il n’était pas une seule famille dans Messine dont ces coquins-là n’eussent le secret et la confiance ; et je vous laisse à deviner comme ils profitaient de l’un et de l’autre. À l’égard de leurs précautions intérieures, certes, si les vôtres sont bien prises, celles des bénédictins de Saint-Nicolas-d’Assena le sont pour le moins aussi-bien.

Là, dans de vastes souterrains, connus seulement des gros bonnets de l’ordre, existe avec profusion tout ce que l’Italie, la Grèce et la Sicile peuvent produire de plus délicieux, soit en jeunes garçons, soit en filles ; là, l’inceste triomphe comme ici, et j’en ai vu qui foutaient leur cinquième génération, après avoir foutu les quatre autres : la seule dif-