Aller au contenu

Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/45

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

férence qu’il y ait entre ces cénobites et vous, c’est que ceux-ci ne se donnent pas la peine de cacher leurs débordemens au sein de ce vaste tombeau : jamais ils n’y descendent ; les portraits de ce que leurs richesses y rassemblent à grands frais sont placés en miniature dans un cabinet secret de leur appartement, et ils font venir à l’instant chez eux l’objet convoité par leur vit ; de manière qu’il n’est guères de moment dans la journée où vous ne les trouviez se livrant tour-à-tour, soit à la plus excellente chair, soit aux divins objets qui meublent avec profusion leur sérail. À l’égard de leurs caprices obscènes, vous imaginez facilement qu’ils sont aussi dépravés que les vôtres, et les individus passés de cette maison-là dans celle-ci vous ont suffisamment persuadé que par-tout où la religion étaie le libertinage, ses effets sont toujours bien vifs.

La plus extraordinaire de toutes les passions que j’observai parmi ces aimables célibataires, fut celle de dom Chrisostôme, supérieur de la maison ; il ne jouissait jamais que d’une fille empoisonnée ; il l’enculait dans les convulsions de la douleur, pendant que deux hommes le sodomisaient et le fouettaient alternativement ; si la fille n’expirait pas pen-