Aller au contenu

Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/109

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

berté… la même indécence que les hommes, et ce fut pour le coup que la malheureuse Justine put dire que, même chez les moines de Sainte-Marie, elle ne s’était jamais trouvée en société plus indécente.

Le dîner, au reste, fut délicieux ; tout ce qui pouvait contribuer à le rendre aussi délicat que succulent s’y rencontrait avec profusion. Dans un caveau voisin de celui où la compagnie mangeait était un vaste souterrain, tapissé de viandes… de gibier, et dans lequel un homme et trois femmes travaillaient journellement à la cuisine. Comme on avait beaucoup bu, une méridienne succéda : l’ex-jésuite Gareau s’approche alors de Justine : Vous avez, mon enfant, lui dit-il tout bas, le plus beau cul du monde ; à peine ai-je eu le tems de le fêter ; levez-vous, et suivez-moi ; dès qu’ils dormiront tous, nous irons jaser dans un coin.

Abandonnée comme l’était Justine, ne devait-elle pas se trouver trop heureuse de voir un être s’intéresser à son sort ; elle jette les yeux sur l’homme qui lui parle, et lui trouvant l’air plus honnête qu’aux autres, une assez belle figure et de l’esprit, elle se garde bien de le repousser. C’est dans une petite