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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/108

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qui ne voyaient jamais que des garçons, et cinq ou six femmes qui n’adoraient Vénus que sous les habits de Sapho, ce ne fut guères qu’à une trentaine de personnes de l’un et l’autre sexe que notre héroïne eut affaire : tout se passa avec ordre ; mais elle n’en fut pas moins excédée. Obligée de prêter tantôt le con, tantôt le cul, souvent la bouche et les aisselles… contrainte à polluer hommes et femmes… à recevoir mille baisers plus dégoûtans les uns que les autres ; quelquefois battue, fustigée, soufflettée, mordue, pincée, nous laissons à penser au lecteur en quel état la malheureuse dut sortir de cette joute libidineuse : il n’y eut pas jusqu’aux enfans qui ne la soumissent à leurs fantaisies ; et Justine, toujours complaisante, toujours esclave et toujours malheureuse, se prête à tout avec une résignation dont la source est loin de son cœur.

Les assauts terminés, on la conduisit vers une cuve où elle eut la permission de se purifier ; et, comme c’était l’heure du repas, Justine, ramenée dans le grand caveau, se mit à table avec toute la troupe. La conversation ne roula que sur les plaisirs dont on avait joui ; les femmes s’exprimèrent avec la même li-