Aller au contenu

Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/112

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

c’est que vous n’avez vu, et que vous ne verrez jamais aucun homme la contraindre à des plaisirs qui ne seraient pas de son gré. Vous serez comme elle, libre de jouir, si cela vous amuse ; mais libre aussi de refuser, si cela vous répugne. Ce sont nos loix, et nous ne les enfreignons jamais, — Eh bien ! Monsieur, j’accepte, dit Justine ; je me rends à vous de ce moment : quelqu’affreux que soient vos goûts, j’y souscris, sous la promesse formelle que vous me faites de n’être jamais contrainte à me livrer à personne. — Je vous le jure, dit Gareau ; je vais en sceller le serment sur votre beau cul. Justine eût bien voulu jouir du privilège sans être obligée de le payer aussi cher. Mais le moyen de conserver sa vertu avec un prêtre escroc et sodomite ! Elle s’offre donc en gémissant, et l’adroit jésuite l’encule avec les précautions et la douceur dont un enfant d’Ignace est toujours susceptible.

Rentrons, dit le séducteur, dès qu’il se fut satisfait, une plus longue absence pourrait faire jeter des soupçons sur nous, et quand on a l’envie de mal faire, il faut éviter de faire mal.

Nos libertins réveillés contaient des histoires ; Justine et Gareau prirent place au foyer ;