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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/113

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et dès que le souper fut servi, notre héroïne déclara que de tous ceux parmi lesquels son étoile la plaçait, Gareau se trouvait le seul qui lui inspirât de la confiance et de l’amitié, et qu’elfe prévenait l’assemblée que son intention était de se liera lui. Le chef demanda à Gareau si cet arrangement lui convenait. Celui-ci ayant répondu d’une manière affirmative, Justine, respectée de ce moment comme la femme d’un des notables, fut à l’abri des propositions que les libertins de la troupe ne paraissaient que trop avoir envie de renouveler ; et ce fut près de son nouvel époux que l’infortunée fut passer la nuit.

Mais Gareau, en assurant et sa main et sa protection à Justine, ne lui avait pas fait serment de fidélité ; et dès cette première nuit, le volage convainquit sa compagne qu’elle n’était pas la seule qui eût des droits à ses faveurs. Un des jeunes gens de la troupe, âgé de trois lustres au plus, attendait le couple conjugal, et se mit cavalièrement entre eux deux. Qu’est ceci, dit Justine ? est-ce donc là ce que vous m’avez promis ? Mon malheur, dit Gareau, est, je le vois, d’être rarement entendu de mon aimable épouse ; j’ai dit à Justine, et je le lui répète, qu’elle trouverait