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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/123

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pour que vous soyez à l’instant gardée à vue. Vous n’aimez point notre métier, nous sommes sûrs que vous ne l’exercerez jamais ; ce n’est donc plus que comme notre putain et comme notre esclave, que nous pouvons vous garder ici ; et sous l’un ou sous l’autre rapport, d’indissolubles fers doivent vous captiver ». Oh ! monsieur, s’écria Justine, quoi ! ce monstre… — Il vous a trahi ; il a fait son devoir. — Mais il parlait d’amour… et la délicatesse… — Comment avez-vous pu croire que de tels sentimens pussent naître dans l’ame d’un individu de notre profession… et d’un prêtre sur-tout ? Gareau s’est amusé de vous, ma fille, il a voulu démêler votre manière de penser… arracher votre secret, et nous le dévoiler. Que ceci vous serve de leçons pour une autre fois, soumettez-vous, en attendant au sort que votre vertueuse candeur vous a préparé.

Séraphine fut aussi-tôt appelée ; Justine fut mise entre ses mains. Vous ne l’enfermerez pas, lui dit le chef ; mais vous ne la perdrez pas de vue, et vous en répondrez sur votre tête.

Cette Séraphine, dont il est tems enfin de donner une idée aux lecteurs, était une fort