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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/128

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autant de personnages nouveaux qui s’offrirent à la triste Justine, et qui la soumirent bientôt à l’intempérance de leur perfide impudicité, Le chef de cette nouvelle troupe fut celui qui tourmenta davantage notre vertueuse créature. Roger, le plus scélérat des hommes, cruel par goût, brutal par tempéramment, avait avec le sexe quelques habitudes qui, comme on va le voir, n’étaient pas très-faites pour séduire : le vilain chiait au milieu d’une chambre, il fallait que la femme, nue, cabriolât une heure autour de son étron. Armé d’un martinet énorme, il l’étrillait sur tout le corps pendant ce tems-là ; ensuite, dès qu’il prononçait le mot, manges garce, il fallait que la pauvre victime avala l’étron par terre, et vint promptement lui en faire un dans la bouche ; alors Roger, suffisamment excité, donnait l’essor à son sperme ; mais en repoussant de lui si cruellement l’objet de sa luxure, que la malheureuse lancée à quinze ou vingt pieds de lui, ne touchait communément au but, qu’aux dépens de quelques fontaines de sang à la tête, ou de quelques membres de cassés. Ah ! Sacre-Dieu, s’écriait aussi-tôt Roger en contemplant les résultats de sa fureur, pourquoi la garce n’est-elle pas tombée