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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/151

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attitude, il le dévorait des plus ardens baisers ; nullement écolier sur rien, le fripon l’écartait, y dardait sa langue… son doigt ; et sur la fin de la scène, s’étant incliné sur mes reins, il était parvenu à m’insinuer son petit dard à l’entrée du con. Encouragé par ces préliminaires, prêtes-toi, ma sœur, m’avait-il dit, dès qu’il vit nos acteurs à table… restes dans la même posture ; inclines-toi seulement un peu, et tu verras que j’entrerai. Très-échauffée de ce que je voyais, je m’appuie fortement sur la cloison, en présentant, du mieux que je peux, mon derrière à de l’Aigle… Mais, grand Dieu ! quel événement ! La planche, mal assurée, se détache, et va tomber sur la tête de Martine, d’une manière si forte, et dans un sens si dangereux, qu’elle la renverse sans connaissance, en lui faisant un trou à la tête, dont le sang sort à gros bouillons. Cependant nos deux moines, très-étonnés de nous voir rouler à terre le long de cette planche, tous les deux dans une attitude et dans un état qui ne leur laisse rien à deviner, ne savent auquel ils courreront le plus vîte ; secoureront-ils Martine ? viendront-ils à nous ? La luxure l’emporte ici sur la pitié, ainsi que cela doit être dans l’ame d’un vrai libertin.