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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/152

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Tous deux, singulièrement émus de la nudité où ils nous voyent, nous relèvent, promènent leurs mains sur nos charmes, nous grondent tour-à-tour, et laissent les femmes secourir la blessée, qui se trouve dans un tel état, qu’on est obligé de la mettre au lit. Cette malheureuse planche avait causé tant de désordre, que la table sur laquelle elle avait également portée, s’était anéantie, en entraînant avec elle les plats et les bouteilles, dont les débris inondaient la chambre. Nettoyez donc cela, dit Siméon en arrachant Léonarde aux soins qu’elle donne à sa compagne, et faisant voir, par cette dureté, qu’il s’occupe bien plus au local de ses plaisirs, que des soins dus a la malheureuse victime de cette aventure… Eh bien ! elle est blessée, poursuit-il… à la bonne heure, on verra ce que c’est… Mais, mon père, dit Léonarde, elle est toute en sang. — Il n’y a qu’à étancher ; on verra le reste quand nous aurons foutu… Et pendant ce dialogue… objet des caresses de mon père, pendant que de l’Aigle l’est de celles de père Ives, nos cruels paillards, sans s’inquiéter nullement de l’état de la pauvre Martine, ne paraissent émus que des plaisirs qu’ils attendent de deux nouvelles