Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/154

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lente idée, dit Siméon ; je vais foutre mon fils, pendant qu’il enconnera sa mère : quel tableau pour toi, père Ives ! — Crois-tu, répond celui-ci, que je le considérerai de sang-froid ? je vais dépuceler ta fille pendant ce tems-là. — Non, sacre-Dieu, dit Siméon, tous deux sont mes enfans, et je veux les foutre tous deux. Tiens, mon ami, il y a une jouissance aussi piquante que voluptueuse à te procurer ici ; car, je sens bien qu’au spectacle d’une immoralité, il faut devenir très-impur et très-irrégulier soi-même : encule Martine, qui vient d’avoir la tête cassée… elle souffre comme une malheureuse, ton vit la vexera prodigieusement ; et, de cette double crise de douleur, résultera nécessairement, tu le conçois, une somme immense de volupté ; car, tu sais, mon ami, combien la douleur produite sur l’objet dont on jouit, rapporte, à nos sens, de plaisir ! — Ah ! foutre, l’idée est aussi neuve qu’excellente, s’écrie père Ives menaçant déjà de son vit énorme les fesses de la pauvre petite blessée… Allons, putain, viens présenter ton cul. — Mais, mon père, je souffre horriblement. — Tant mieux, c’est ce qu’il me faut. — Père Ives, dit Siméon, fais ôter ce mouchoir, ais la plaie sous