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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/168

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dire : ce récit, je vous en avais prévenu, peu fertile en évènemens, ne méritait pas l’attention de gens qui, comme vous, ont passé leur vie d’aventures en aventures ; n’importe, je vous ai obéi, et vous ai convaincu par-là, que je mettrai toujours avec vous la soumission au rang de mes premiers devoirs.

L’histoire de Séraphine avait néanmoins allumé quelques étincelles de luxure dans le cœur de ces libertins ; la passion de Fercour sur-tout trouva des imitateurs. O malheureuse Justine ! ton beau sein servit de plastron aux deux scélérats qui voulurent copier cette manie ; et dès que tu fus sur ton triste grabat, les larmes que te faisait si fréquemment verser l’injustice des hommes, recommencèrent à couler avec plus d’abondance… Infortunée, tu te plaignais du ciel, sans te douter que ce même ciel te préparait pourtant l’aurore du beau jour qui devait t’enlever à cette cruelle situation… non pour terminer tes malheurs, mais pour en changer au moins la nature.

Malgré l’état d’avilissement où l’on tenait cette malheureuse fille dans le souterrain, Séraphine continuait pourtant de la protéger ; et comme elle l’employait souvent dans ses plaisirs particuliers, elle lui procurait de