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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/17

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sorts du monde, qui soit à-la-fois la cause, et des vertus qui rétablissent le désordre, et des crimes qui maintiennent l’ordre dans chacun des rouages de ce vaste univers ?

Nos lecteurs imaginent aisément que de tels systêmes, dans la tête de gens dont ils lisent l’histoire, devaient nécessairement exalter leurs écarts. Madame de Gernande fut condamnée, malgré ses douleurs, à rester dans la même attitude où ces scélérats l’avaient mise ; et ce fut sur elle que se raffinèrent, avec la nouvelle victime, toutes les manières de saigner, et toutes les lubricités possibles à exécuter pendant l’effusion du sang. D’Esterval prétendit qu’il devait être délicieux de foutre pendant ce tems-là ; il le fit. Et les éloges qu’il prodigua à cette nouvelle passion engagèrent les autres à l’imiter. Verneuil dit qu’il fallait pincer, piquer, molester la créature flébotomisée, tout en la foutant. On la couvrit de meurtrissures ; Gernande voulut qu’elle branlât des vits de chaque main, et que ces engins s’inondassent de sang ; autre caprice qui fut trouvé délicieux. Victor prétendit qu’il fallait donner des clystères, et les voir rendre pendant la saignée. La d’Esterval soutint que ce qu’il y avait de mieux à faire