Aller au contenu

Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/18

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

était de les pendre par les cheveux, pendant que les saignées couleraient des quatre membres : nouvelles décharges. On en fit tant enfin que la malheureuse enfant fut bientôt rejoindre Cécile ; on l’enterra près d’elle, et de nouveaux forfaits embrasèrent bientôt l’imagination de ces Cannibales.

Au sortir d’un dîner, où l’on s’était permis les plus grandes débauches, où les têtes, prodigieusement exaltées, n’admettaient plus ni freins ni barrières, où l’on avait érigé l’indécence en principe, la cruauté en vertu, l’immoralité en maxime, l’athéisme en opinion seule faite pour le bonheur des hommes, tous les crimes en systêmes ; où la volupté la plus crapuleuse, ayant entremêlé les excès de la table, on avait porté l’égarement au point d’enculer des bardaches, sans cesser de boire et de manger ; où l’on avait mêlé aux alimens, dont on se gorgeait, les excrémens exhalés du corps de ces gitons, leurs larmes, leur sueur et leur sang ; au sortir de ce repas infernal, Gernande et Verneuil décidèrent enfin que le sang de Cécile, et de la jeune personne que l’on venait d’immoler, ne suffisait pas aux dieux infernaux, à qui s’adressait cette fête, et qu’il fallait essentiellement une victime de